Date(s)

  • 26 et 27 juin 2010 – Théâtre de la Cité Internationale, Paris – France

It’s all forgotten

un projet de Massimo Furlan
Création: 26 et 27 juin 2010 dans le cadre de la résidence de Massimo Furlan – NUMERO23Prod au Théâtre de la Cité internationale, Paris

Le travail prend sa source dans un souvenir cinématographique : une scène du film « Shining » de Stanley Kubrick. L’écrivain Jack Tawrence, alors qu’il est chargé de garder l’hôtel Overlook pendant l’hiver avec sa femme et son fils, erre un soir dans les couloirs. Il est soudain attiré par une musique lointaine. Il arrive dans le bar de l’hôtel et se retrouve dans l’ambiance d’un bal qui se déroule le 4 juillet 1921. Ce sont donc des fantômes qui peuplent le bar et le salon. Ils boivent et discutent sur la musique du Ray Noble Orchestra et sur l’un de ses morceaux « It’s all forgotten now ». En revoyant le film, je constate un décalage entre mon souvenir de cette scène et la scène telle qu’elle a été tournée. Avec ce projet de performance, j’ajoute en quelque sorte les éléments fantasmés dans et par le souvenir. Je recrée une image, une situation, tout en me basant sur certains éléments originaux du film, tels la musique, ou certaines postures des acteurs.
L’idée de ce travail est de faire traverser les spectateurs, pendant 20-30 minutes, un lieu très vaste, le salon Honnorat. Ils sont accueillis par un personnage muet qui les invite à s’engager dans l’espace. Ils se retrouvent immergés dans le lieu, qui lui-même est saturé de brouillard. On ne voit pas les limites de l’espace, on avance pas à pas, lentement, on entend de la musique (musique de Krzystof Penderecki, Béla Bartok, Ray Noble Orchestra, …) Les spectateurs peuvent évoluer librement dans l’espace, ils n’ont aucune obligation particulière (si ce n’est de ne pas toucher et de ne pas parler aux performeurs), ils peuvent donc avancer à leur rythme dans l’espace. Ils croisent des enfants solitaires ou en groupes, qui courent, qui sont couchés ou agenouillés, qui les regardent droit dans les yeux, impassibles. Puis des personnes âgées sont là, debout ou assises, elles dansent parfois, sur un signal de la musique. Plus loin, un chanteur, vieux crooner fantomatique, chante dans son micro, etc. Les images apparaissent et disparaissent, comme des présences fantômes, des absences, des trous de mémoire.
Le projet consiste à travailler avec deux groupes de personnes: un groupe d’une quinzaine d’enfants d’environ dix ans avec lesquels il s’agirait de travailler la question du corps et du regard, des mouvements rapides et violents et, en opposition, des mouvements quasi statiques, très lents, et un groupe de personnes âgées, une quinzaine aussi, avec lesquels on travaillerait la question de la danse de salon, la question de l’immobilité. Un travail axé sur une part individuelle (comment je me comporte), et sur une part chorale (comment évoluer en groupe, danser à deux, …). Ce travail implique à la fois de l’improvisation et de la rigueur.

Avec la participation de:
Diane Decker, Antoine Friderici, Philippe de Rham, Massimo Furlan

Avec le soutien de Pro Helvetia – Fondation suisse pour la culture et de la Ville de Lausanne